Petit Charles - Boutique de vêtements

Le climat français n'avait pas grand chose avec celui du Tamil Nadu : les vestes en coton, la gabardine, tout ça ne semblait ni adapté à la météo de ce début d'automne maussade, ni à la mode du Tout-Paris qu'il côtoyait dans les hôtels, ni à l'atmosphère studieuse de l'institution qu'il s'apprêtait à intégrer. Pas très au fait de la mode sorcière en métropole, Rama cherche alors à glaner les conseils de quelque client l'air bien intentionné.

Joséphine était venu à cette boutique de vêtements avec son père. Celui-ci l'attendait à l'extérieur. Après tout, cela faisait déjà 30 minutes que sa jeune fille hésitait sur quel robe, quel foulard, ou quel chapeau acheté. N'importe qui se serait impatienté.

Complètement absorbée par tout les magnifiques vêtements se trouvant ici, Joséphine ne vit donc pas le jeune Indien se trouvant également dans le magasin. Elle l'accrocha donc du coude gauche.

- Oh désolé! Veuillez me pardonner! Je ne vous avais pas vu!

Dernière édition par Joséphine Langevin le Jeu 2 Nov - 0:32, édité 1 fois

Joséphine écarquilla les yeux en voyant le visage du jeune homme à la peau bronzé. Elle secoua la tête, puis se ressaisit.

- De Ponchéry? Désolé, mais je ne connais, c'est dans quelle région de France, cette ville? 

Et oui, je peux vous conseiller sans problème! Tout du moins du mieux que je le peux. Vous voulez une robe ou bien autre chose?

- Enchanté monsieur Naradimarti! 

Joséphine sera vigoureusement la main du garçon, lui faisant son plus beau sourire.

- Joséphine Langevin. C'est un plaisir.

Elle examina de nouveau l'Indien.

- Hmm. Oui, oui, je vois, je vais tenter de trouver quelque chose de convenable. Au fait, vous allez à Beauxbâtons?, enchaîna t-elle avant de sautiller dans la boutique, à la recherche du pardessus idéal.

— Et bien, Joséphine, il faut croire que oui. J'ai reçu une éducation européenne, par ma mère voyez-vous — c'est elle qui m'envoie étudier en métropole. 

"Sait-elle seulement ce qu'est la métropole ?" pensa-t-il a posteriori. A Paris, les gens ne semblaient pas réellement connaître l'œuvre coloniale, fût-elle initiée ici-même par les députés de cette république comprise des moldus uniquement.

— Et vous ? Que dis-je, cela semble être une évidence...

- Par votre mère? Oh, et votre père lui? 

Elle fronça les sourcils, ne parvenant toujours pas à choisir le par-dessus idéal, traversant la pièce d'un bout à l'autre.

- Par contre, attention, Beauxbâtons ne se trouve pas dans la métropole, Paris, mais bien dans les Pyrénées. À moins que il n'y aille une autre école cachée ici, ajouta t-elle en ricanant.

- Ah et oui, bien sûre, je vais à Beauxbâtons! Enfin, je vais y aller dans un mois. C'est si évident que ca?

Il y a définitivement trop de choses à rattraper pour qu'il ait envie de s'étaler en explications. 

— Mon père est indien, c'est d'ailleurs de là que je suis également originaire, comprenez mon dépaysement.

Alors que la jeune fille était occupée à dégoter le fier pardessus qu'elle semblait désespérément ne jamais trouver, Rama empoigna quelques uniformes aux tailles standard (bien moins compliqués à choisir, de ce fait) qu'il fera certainement retoucher dans les prochains jours. 

— Voyons, vous faites mon âge. Si vous étiez moldue, vous ne seriez pas ici... alors, que dois-je en déduire ?

- Ah, vous êtes Indien! J'aurais bien dû m'en douter vu la forme de votre visage et votre couleur de peau! Bienvenue en France alors!

La jeune fille mit la main sur un magnifique pardessus beige, avant de le tendre au garçon, lui souriant à pleines dents.

- Voilà! Ce serait parfait pour vous. Le beige contraste parfaitement avec votre teint foncé!

Et pour répondre à votre question, et bien si je ne suis pas moldue, alors je suis...Sorcière! Bon, techniquement je le suis à moitié considérant que ma mère est moldue, mais je suis quand même sorcière à part entière. Oui je sais, c'est bizarre. Bref, dans tout les cas, j'ai bien hâte d'aller à Beauxbâtons dans à peine un mois! Je suppose donc que nous serons compagnons!

— Par Sa divine grâce, vous avez du goût ! 

L'enfant se saisi dudit pardessus — très élégant chesterfield en cachemire — en remerciant Joséphine. 

— Camarades, dirons-nous, au plaisir de vous revoir alors. 

Lui lança-t-il en souriant, alors qu'il s'approchait du comptoir de la boutique.

- Oh, vous allez me gênée, lui répondit doucement Joséphine, les joues rougies par la gêne.

- Au plaisir alors, monsieur Naradurti!

Elle le salua de la main, puis se remit à la rechercher des vêtements parfaits pour elle.

- !Salute hombre, quiero des vêtements bien chauds et fais pas trop despacito j'ai pas ton tiempo amigo¡

Joséphine se retourna vers le jeune garçon espagnol qui avait prononcé une phrase incompréhensible pour elle.


- Salute, vous parloto mi?

- Fuiiii fu fuiiiiiiiii (il la siffle) ma parole esta una chica muy Bonita ah si si parloto contigo ¿puedes twerkar un Poco pour favor hermanita caliente? Agito tu fiako un poco allez-o

- Comment osez-vous?! demanda une Joséphine particulièrement offusquée des propos de l'individu.


- Ce n'est pas parce que je ne parle pas espagnol que je ne suis pas capable de comprendre que vos propos sont dégradants pour la gente féminine. Veuillez vous excuser immédiatement!

- Pardon

- Hmm, d'accord alors.

Elle le pointa du doigt.


- Mais ne recommencez plus!

*Il hocha la tête et lui mis une claque au derrière qui résonna dans tout le magasin*

- Ouch!!! cria Joséphine. L'écho de son cri résonna encore plus fort que la claque qu'elle venait de se prendre.


- AU SECOURS! AU SECOURS!

Le garçon ne pu faire plus d’une dizaine de pas au dehors de la boutique sans qu’une voix qu’il ne connaissait que trop bien (le tendron qui l’avait précédemment conseillé) ne poussât un cri inquiétant. Porté par son courage — ou ses hormones, qui sait ? — il se précipita en arrière, l’air plus alerte que s’il avait aperçu un dragon. Remarquant l’individu que la jouvencelle regardait avec colère, il empoigna le premier parapluie qu’il pu dégoter et le brandit comme un fleuret : son éducation aristocratique lui avait inculqué quelques rudiments d’escrime. Assez, tout au plus, pour briller aux yeux des jeunes filles.

« En garde forbant, réglons ça à la loyale ! » beugla-t-il au narbonoïde, en lui lançant une arme similaire.

Le goujat avait pris la fuite, nul doute qu’il avait été terrifié à l’idée d’un duel face au téméraire fils des Indes. Arjuna, ayant gagné sa bataille, loua la divine Grâce de Krishna, puis jeta un bref coup d’œil à sa montre et quitta de nouveau la boutique en observant un parfait silence.

- GOUJA! GOUJA! Beugla Joséphine en direction du latino tandis qu'il fuyait.


Elle posa ensuite ses yeux sur l'Indien qu'elle avait rencontrée à peine quelques instants avant, le regardant quitter la boutique.


- Merci monsieur Narajmuri! Merci!